6. Apprendre à discuter sans conflits
Une des choses essentielles dans cette maladie est de ne pas perdre le contrôle. Et les discussions qui s'enveniment très vite amènent souvent à perdre le contrôler et à devenir violent (verbalement et physiquement peut-être). Ce blog a pour but d'éviter les disputes entre vous et votre partenaire et de vous permettre de vivre une vie normale avec des relations sans conflits. Voici donc quelques conseils pour discuter sans se disputer. Attention, lisez bien tout jusqu'au bout avant d'entamer une discussion :
N'ayez pas peur de demander ce que vous voulez au lieu de le reprocher.
Une des caractéristiques principales des femmes (et j'en suis une moi-même) est d'essayer de toujours faire deviner aux hommes ce qu'elles veulent plutôt que de leur demander, puis de le leur reprocher ensuite s'ils n'ont pas compris. A moins que votre compagnon soit devin, il aura beau vous aimer de tout son coeur, il ne pourra pas toujours comprendre ce que vous voulez. Alors n'hésitez pas à lui demander clairement ce qui vous ferait plaisir. Si c'est un objet, si vous tenez vraiment à avoir la surprise, pourquoi ne pas lui laisser le choix entre plusieurs choses. Sinon, il est très facile de glisser dans une conversation ce que vous aimez faire ou ne pas faire, surtout lorsqu'on apprend à mieux se connaître au début. Si quelque chose qui vous plaît passe à la télévision, vous pouvez subtilement dire à haute voix que vous aimeriez avoir telle chose ou essayer telle activité. Pas en disant "tiens ils ont de la chance" (trop abstrait et trop amer) mais plutôt en disant clairement "Tiens, c'est une idée, j'aimerais (ou) ça me ferait plaisir de faire ceci ou cela". Idem pour des activités pratiquées par des voisins ou des objets qu'ils possèdent. Pas la peine d'être aigri en disant "sa femme a de la chance !" mais une simple demande "ça me plairait à moi aussi telle affaire" incitera sans doute plus votre compagnon à vous faire plaisir. Dans la mesure du possible biensûr et aussi de ses moyens s'il n'est pas millionnaire.
Dire ce que l'on pense AVANT que la bouilloire n'explose
Ce n'est pas bon de garder pour vous ce qui vous contrarie car inévitablement, vos reproches vont sortir au mauvais moment et en pleine dispute. Comme la majorité des couples le font d'ailleurs (lorsqu'ils se reprochent tout en pleine dispute d'un seul coup ; car il n'y a pas besoin d'être borderline pour faire ça).
Si quelque chose vous contrarie sur le moment, je vous suggère dans un premier temps de vous faire une sorte de "boîte de ressentiments" dans laquelle vous écrirez sur des bouts de papier la chose qui vous contrarie. Lorsque vous aurez le temps, vos émotions redevenues calmes, vous y reviendrez et essayerez de faire votre petit tableau d'analyse pour savoir d'abord si votre contrariété ne provient pas d'une mauvaise interprétation de votre part. Si vous pensez malgré tout que votre interlocuteur a eu tord, réfléchissez à une manière de lui en parler.
Dire à l'autre ce qu'on ressent pour exprimer une demande ou un désaccord.
La meilleure manière de faire comprendre à l'autre que quelque chose nous déplaît ou nous blesse, c'est de lui expliquer calmement et sans ego (fierté personnelle) la peine ou la douleur que l'on ressent par rapport à cet événement là. Avouer ses sentiments n'est pas une faiblesse contrairement à ce qu'on a voulu nous faire croire. Rappelez-vous d'après mes conseils au sujet de la confiance en soi (voir chapitre 4) qu'il faut assumer sa discussion sans paniquer en montrant justement que vous n'avez pas honte de ce que vous êtes ni de ce que vous ressentez, ni honte de le partager. Et je doute que la personne face à vous se montre insensible à votre requête si vous lui expliquez clairement, gentiment et sans accusation ce qui vous contrarie.
Ne pas accuser avec des TU.
Une erreur à ne pas faire, est de ne jamais commencer ses phrases par "TU".
Exemples :
"TU m'as fait de la peine en disant ça" ==> serait remplaçable par ==> "JE ressens de la peine lorsque j'entends ces mots-là".
"TU n'as pas fait la vaisselle" ==> serait remplaçable par ==> "cela ME ferait plaisir si tu m'aidais en faisant la vaisselle".
En commençant par des TU, inconsciemment vous agressez la personne en lui faisant remarquer qu'elle n'agit pas correctement et qu'elle a tord. Surtout si vous parlez à un homme très sensible sur ces points. Alors que si vous parlez en JE, c'est uniquement vous que ça concerne car c'est VOUS qui ressentez de la peine ou de la frustration par rapport à telle situation. Ainsi, votre interlocuteur ne mettra pas d'office un bouclier de protection prêt à riposter dès vos premiers mots et sera plus enclin à vous écouter.
Assumez et garder votre calme pendant la discussion.
Maintenant que la discussion est engagée, il est important de ne pas paniquer si le ton monte ou si on vous répond négativement, mais de tenir bon, de rester droit dans vos bottes, et d'assumer ce que vous venez de dire. Cela fait encore partie de cette maudite confiance en soi ! Si vous avez fait les choses correctement sans agresser l'autre et en lui parlant calmement, vous n'aurez rien à vous reprocher si celui-ci ne réagit pas bien malgré tout. Donc si le ton monte, vous pourriez par exemple lui répondre calmement en le regardant dans les yeux avec assurance : "Je t'ai fait part de ce que je ressentais et te demande d'en prendre compte ou au moins d'y réfléchir. Je pense avoir été correcte et calme avec toi, j'estime ne rien avoir fait de mal et ne pas mériter que l'on me parle sur ce ton.". Sentez-vous libre ensuite de vous retirer dans une autre pièce ou chez vous si vous habitez séparément pour laisser à l'autre le temps de reconnaître que vous n'avez mal agi cette fois et de réfléchir à votre demande. (Car il se peut qu'il réagisse agressivement par simple réflexe si vous l'avez habitué auparavant à lui parler avec agressivité à cause de votre maladie. Si c'est le cas, prouvez-lui justement qu'il a tord en restant calme).
Baissez le ton si celui-ci monte.
Si le ton continue de monter, une astuce connue consiste à ce que vous parliez de plus en plus lentement pour inciter inconsciemment votre interlocuteur à baisser le ton lui aussi et donc à se calmer. Ça fonctionne bien en général. Ceci toujours en gardant le contrôle de vous-même calmement et en étant sûr de vos paroles.
Ne pas paniquer.
Si le ton ne baisse pas, il ne faut surtout pas paniquer ni avoir peur que l'autre ne vous aime plus, sinon, cela va envenimer la dispute et vous risquez finalement d'agiter votre gros marqueur noir devant les yeux de votre interlocuteur (voir chapitre 4).
Que ce soit les hommes ou les femmes, dépendant de votre situation, chacun préfère avoir en face soi quelqu'un de mature et de confiant plutôt qu'un "gamin qui perd le contrôle et fait des caprices". Je m'excuse pour le terme mais si je me permets de parler ainsi c'est que je l'ai moi-même fait. Je sais... Vous avez peur qu'il ne vous aime plus mais pourquoi ? Si vous agissez comme une personne mature qui lui aura exprimé clairement ses ressentis et sans agression, il n'y aucune raison pour qu'il vous juge mal. De plus, s'il ne vous a pas quitté lors de vos dernières crises, si cette fois vous vous montrez plus calme et plus confiante, il ne vous quittera pas plus. Pensez à ça si vous avez un doute.
Séparez-vous quelques heures pour vous calmer.
Un homme a besoin de se retirer dans sa caverne lorsqu'il est contrarié (voir plus bas). Et à cet instant, plus vous insisterez pour lui parler en le harcelant, plus il va devenir agressif. Il est donc nécessaire en pleine dispute de vous séparer quelques petites heures le temps que chacun se calme sans être parasité par ses mauvaises émotions trompeuses. (Regardez vous-mêmes, vous ne pensez pas de la même façon lorsque vous êtes en crise que lorsque vous êtes plus calme)... S'entêter à discuter énervés ne fera qu'aggraver les choses car vous direz chacun des choses que vous ne pensez pas dans le but de blesser l'autre.
Donc plus tôt vous partez pendant une dispute (si celle-ci a éclaté), plus tôt votre interlocuteur se calmera et plus il aura des chances de revenir vers vous. Votre but n'est-t-il pas d'arranger les choses entre vous ? Si vous avez suivi les étapes d'une discussion saine, il ne vous reste plus qu'à vous retirer.
Quelques petites choses à savoir sur les hommes.
- Un homme a besoin de se retirer seul dans sa caverne (ou sa bulle) lorsqu'il a des soucis personnels. Il ira se distraire devant la télé, devant un journal, ou avec des animaux (voire avec des copains au bar) car c'est le seul moyen pour lui de respirer momentanément. Cela ne veut pas dire qu'il ne vous aime pas mais qu'il est simplement dans sa bulle et si vous le laissez tranquille, il va revenir de lui-même.
- Un homme est comme une élastique : de temps en temps, il va se sentir trop dépendant de vous et va avoir de besoin de prendre de l'espace. Il va donc devenir distant tout d'un coup sans raison et vous allez penser à tord qu'il ne vous aime plus ou qu'il vous trompe. Laissez-le faire à son rythme, cela ne dure généralement pas bien longtemps. Il va simplement essayer de tendre l'élastique qu'il y a entre vous à son maximum, puis lorsqu'il aura atteint le bout, il va ressentir le besoin de revenir de lui-même. Par contre, si vous le suivez à ce moment-là, il va essayer de tendre encore plus l'élastique et donc de s'éloigner de vous.
Source : "Mars et Vénus" de John Gray.
Le moment idéal pour discuter d'un problème.
Certainement pas lorsque la personne est contrariée, énervée, occupée, ou dans sa caverne ou au bout de son élastique. Mais plutôt lorsque vous vous sentez bien avec cette personne et riez avec. Si l'ambiance est bonne, c'est le moment idéal. Bien sûr, je comprendrais que vous ayez peur de tout gâcher, c'est un peu le risque à courir sauf qu'il n'y a pourtant pas de meilleurs moments. Car c'est là que l'autre personne vous écoutera et sera au mieux de ses sentiments envers vous. Il y a donc quand même 70% de chances pour que ça fonctionne. A vous de décider de prendre ce risque ou d'attendre une prochaine fois, ou encore de changer de méthode de discussion.
Autres méthodes pour faire passer un message.
Des petits mots sur la table ou une plus longue lettre est également une bonne chose car elle vous permet d'avoir le temps de bien vous exprimer sans être interrompue, et cela vous permet en plus de bien réfléchir à vos mots pour ne pas vexer l'autre. Quelques règles cependant :
- privilégier toujours les JE aux TU.
- commencez par un compliment en rapport à ce que vous apporte votre interlocuteur comme bien-être.
- ensuite énoncez votre ressenti ou votre peine.
- demandez à ce que tel comportement soit changé si possible.
- terminez en disant combien vous êtes heureuse avec cette personne.
- et signez par un "Je t'aime".
Face à un interlocuteur lui-même difficile.
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai remarqué que la majorité des borderlines ont l'étrange habitude de se rapprocher de gens presque aussi difficiles à vivre qu'eux ! Aussi, ce ne serait pas étonnant que vous soyez face à un autre trouble psychique (borderline ou bipolaire), un susceptible, un violent verbal ou tout simplement quelqu'un qui manque aussi de confiance en lui et qui panique vite.
Là, c'est plus dur, car en plus de tout ce que je viens de vous conseiller, il va aussi vous falloir apprendre à connaître votre interlocuteur par coeur afin de savoir quand lui parler, comment lui parler, quoi dire et quoi ne surtout pas dire, de quelle manière le dire, etc. Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de le rassurer très souvent au cours de la conversation, de ne surtout pas l'agresser et de lui rappeler sans cesse que vous l'aimez tel qu'il est.
Beaucoup vous conseilleront peut-être de le quitter, surtout si de votre côté vous commencez à guérir et à évoluer mais que ce type de compagnon difficile n'évolue pas lui-même. Moi non, car mon but est de vous permettre d'avoir des relations proches (amicales ou amoureuses) normales et continues. Vous seuls pourrez décider si vous voulez le quitter ou non. Mais si vous décidez de rester, souvenez-vous alors que ce sera votre choix et qu'il faudra l'assumer en acceptant la personnalité difficile de l'autre malgré les complications. Vous ne devrez jamais lui reprocher d'être comme ça et au contraire essayer de l'aider.
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Le chapitre 7 parlera des vengeances et vous donnera des conseils pour les éviter.
Note : Ne pouvant pas établir de sources précises quant à la provenance de mes conseils, du fait que je mixe plusieurs choses et ne voulant surtout pas porter préjudice sans le vouloir à ces auteurs respectables, je ferai bientôt un chapitre spécial pour les différentes sources et livres dont je me suis inspirée, comprenant également les liens des divers organismes ou techniques qui pourront vous aider.